L’épidémie de peste à Djerba en 1784

En 1784, est apparu dans la régence de Tunis, une épidémie de peste qui fit plus de 18000 victimes. Elle apparue en premier lieu à Tunis, puis d’autres villes pour atteindre l’ile de Djerba en l’an 1785.

La peste toucha en premier lieu Houmt-Souk, précisément Taourit, puis Ajim, ensuite elle se propagea dans toute l’ile en terminant par les villages de Wersighen, Sedouikech, Cedriane enfin Temlal. Il y eu de nombreux morts parmi les habitants, a tel point qu’on ne trouvait plus d’hommes pour le transport et l’enterrement des victimes. Dans certains villages ce sont des femmes qui durent transporter les morts sur des montures, ils étaient parfois enterrés sans prière.

La résidence du Caïd Hamida Ben Ayed à Cédriane achévée en 1775.

A cet époque, le caïd gouverneur de l’ile était Si Hamida Ben Kacem Ben Ayed. Il se confina dans sa résidence de Cédriane sans en sortir durant six mois ou plus. On ne recensa aucunes victimes parmi ses enfants, ses femmes et ses odalisques vivant dans l’enceinte du palais. Mais il eut de nombreuses victimes parmi ses serviteurs qui vivaient à l’extérieur du Palais.

Extrait d’une lettre du lettre du Cheikh Mohamed Ben Youssef Mosebi.

L’épidémie perdura jusqu’en juillet 1785, puis elle commença à se contenir petit à petit. Il ne resta plus que quelques cas dans les villages de Sedouikech et Cédriane qui furent les derniers atteints en fin d’année.

Texte extrait et traduit d’une lettre du Cheikh Mohamed Ben Youssef Mosebi.

Kais Ben Ayed

La caserne husseinite ou Saussier.

La caserne husseinite appelée aussi caserne d’El Gorjani est situé dans le quartier du même nom. Elle est occupée aujourd’hui par la brigade criminelle. Une merveille architecturale jadis dans un état désastreux aujourd’hui. Ci-dessous un texte extrait de la Revue Tunisienne de 1908 qui retrace son histoire et nous en fait une belle description.

“Lorsque les troupes françaises arrivèrent en Tunisie, des sept régiments d’infanterie organisés par Ahmed-Bey, le véritable créateur de l’armée tunisienne, déjà rêvée par son père Moustapha, le premier régiment occupait en permanence une grande caserne située dans la partie haute de Tunis, (El Gorjani) à l’extrémité de la place aux Chevaux, près de l’angle sud-ouest de l’enceinte et désignée sous le nom de « caserne Husseinite ».

Place des chevaux et caserne Saussier.

Des la fin de 1881, le Gouvernement beylical mettait cet établissement a la disposition du corps d’occupation, pour y installer trois bataillons et deux compagnies d’infanterie, avec un détachement du génie et la section de télégraphie militaire.

En raison de son ancienne affectation, ce casernement prit le nom de « caserne du 1er Régiment » et, peu après, celui de « caserne du premier Tunisien », en même temps que l’on baptisait, pour la même raison, «caserne d’Artillerie » le quartier qu’occupent aujourd’hui, en dehors de la ville, le 4° régiment de chasseurs d’Afrique et le train, actuellement « quartier Forgemol ».

Ces appellations, qui pouvaient donner lieu à des confusions regrettables, devaient être considérées comme provisoires. Sur la proposition du Service du Génie, le Ministre de la Guerre décida, le 2 juin 1896, que la « caserne du 1er Tunisien » porterait dorénavant le nom de M. le général Saussier, qui le premier avait commandé en chef le Corps d’occupation.

Cette caserne, affectée aujourd’hui a l’Etat-Major (en 1908) et à un bataillon du 4e régiment de zouaves, ainsi qu’à deux compagnies de tirailleurs, est intéressante à un double point de vue.

D’abord, elle fut la première construction militaire importante élevée en Tunisie pour le casernement proprement dit. Les janissaires turcs avaient surtout occupé les casbah et les bordjs, dont ils assuraient ainsi la garde en tout temps contre une population souvent hostile. Il pouvait en être autrement pour une armée nationale dont l’effectif devait atteindre en quelques années le chiffre de dix mille hommes. La caserne d’Artillerie dont il vient d’être question ne fut construite qu’en 1255 (1839), quatre ans après celle du 1er Tunisien, et le quartier de la Manouba, qui ne porte d’ailleurs aucune date, ne fut créé, comme la caserne d’Artillerie, que par Ahmed-Bey.

La caserne Saussier présente en outre un véritable intérêt artistiques. Lorsqu’on franchit la grille, de construction récente, qui, à l’entrée, enveloppe un petit jardin et une cour sur laquelle s’ouvrent le poste de police et la salle des rapports, on se trouve en face d’une grande porte arabe couronnée d’un fronton triangulaire et surmontée d’une plaque de marbre blanc portant une inscription arabe dont, suivant l’usage, les caractères sont formés de lames de plomb incrustées dans la pierre, et qui nous fait connaitre, dans les termes suivants, l’époque de la construction de la caserne:

« Au nom du Dieu clément et miséricordieux!

(que le salut et la bénédiction soient sur notre seigneur Mahomed!).

«Cette caserne, unique dans son genre, supérieure par sa construction au palais d’Ezzahra (Andalousie), à l’Eden terrestre et au monument élevé à Bagdad par les Perses, fut fondée à Tunis, la reine des villes que Dieu a placées sur la terre, et en vue d’être destinée aux troupes guerrières, par le généreux des rois, l’éminent Hussein ben Mahmoud-Bey.

« Cette œuvre fut interrompue par la mort de ce prince – combien d’ailleurs sont nombreux les obstacles créés par les circonstances – mais achevée par son frère, la gloire des souverains, dont les qualités sont uniques, le régénérateur des traces des traditions, l’illustre seigneur Moustapha, protégé de la Providence, et dont l’éloge remplit de parfums les bouches de ceux qui le prononcent. « Puisse Dieu veiller à la conservation de son œuvre et gratifier ses troupes d’une gloire éclatante! »”

Entrée de la caserne d’El Gorjani avec la plaque en marbre sur le fronton.

Sir Grenville Temple, nous apprends dans son livre Excursions, la méditerranée Algers et Tunis, que Hussein Bey II avait demandé à trois riches familles de la régence les Ben Ayed, les Djellouli et les Belhadj de prendre en charge les coûts de construction qui s’élevaient à 600.000 piastres pour la construction de cette caserne. Les matériaux nécessaires à la construction étaient fournis par le gouvernement beylicale. Outre une belle description de la caserne qui pouvait accueillir plus de 5000 hommes, l’auteur nous apprend qu’en creusant les fondations il a été découvert deux petits sarcophages. En effet avant la construction de cette caserne, les lieux abritaient l’ancienne mosquée du Sultan édifiée par les hafsides. Cette mosquée ou “musalla” était aussi appelée la mosquée des deux Aïds et permettait aux dirigeant hafsides du Moyen-Age de faire la prière en plein air.

Trois riches familles de la Régence avaient financés cet édifice : Les Ben Ayed, Les Djellouli, les Belhadj.

“En faisant la part des exagérations propres au style oriental, certainement cette inscription pompeuse n’est pas déplacée. On le reconnait lorsqu’on pénètre dans l’intérieur de la caserne.

Après avoir gravi la pente assez raide d’une sorte de rue de 25 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, bordée de constructions accessoires, et sur laquelle débouchent les passages conduisant, à droite, dans le patio des sous-officiers, et, a gauche, dans le jardin des officiers et la salle d’honneur, on rencontre une seconde porte arabe au-dessus de laquelle se lit l’inscription : « Un secours de Dieu, et la victoire est proche », et l’on pénètre dans un large passage voûté dont les parois verticales sont revêtues de vieilles faïences tunisiennes et dont la partie centrale, en voûte d’arête, repose sur quatre groupes de colonnes jumelées, et est revêtue de plâtres artistement fouillés dont les dessins sont rehaussés de couleurs vives.

Enfin on débouche dans la cour d’honneur, grand rectangle de 98 mètres de longueur sur 52 mètres de largeur, entourée d’une élégante véranda supportée par cent seize colonnes en pierre de Keddel et sur laquelle s’ouvrent cinquante huit chambres voutées et couvertes en terrasse, constituant le casernement proprement dit.

Cour intérieure de la caserne Huseinite.

Au centre de celle cour, entièrement dallée, s’élève une jolie fontaine en marbre blanc, formée de trois vasques superposées et recouverte d’une sorte de kiosque présentant sur chaque face une triple arcature mauresque, dont les douze colonnes ajoutées aux quatre autres qui s’élèvent dans l’intérieur supportent quatre petites coupoles el cinq voutes d’arête d’une extrême légèreté; les murs extérieurs sont couronnés de tuiles creuses vernissées, dont la couleur vertes harmonise avec le feuillage des muriers plantés aux quatre coins.

Fontaine de la cour intérieure de la caserne husseinites surmontée d’arcades.

Tout n’est pas a louer assurément dans les détails d’exécution de la caserne, mais elle présente dans son ensemble d’élégantes proportions, malheureusement gâtées, malgré le soin qu’on a pris de rappeler le style des intérieurs arabes, par l’étage dont l’extension des magasins a exigé la construction récente, au-dessus du bâtiment qui occupe tout le côté sud de la cour d’honneur.

De l’angle nord de la caserne un escalier de quarante-six marches conduit a une partie basse dans laquelle est installée une vaste cuisine, occupant un rectangle de 34 mètres sur 18 mètres dont la majeure partie est couverte par des voutes d’arête supportées par vingt-huit colonnes de pierre dure.

Deux cours attenant à cette cuisine avaient autrefois leur pourtour garni de cabinets d’aisances au nombre de soixante-huit installés, naturellement, « a la turque » sur un égout collecteur. Dans la première de ces cours se trouvent aujourd’hui le lavoir et la buanderie; dans la seconde ont été aménagés les locaux disciplinaires el les bains.

Entre ce groupement de constructions formant un étage inférieur, et l’entrée de la caserne, se trouve la cour des écuries, a laquelle on accède seulement par l’extérieur. Un passage voûté situé au milieu du côté sud-est de la cour d’honneur, en face de l’entrée principale, conduit dans une cour étroite, dont l’extrémité Est débouche dans un jardin de forme irrégulière, où sont installés le gymnase et la cantine.

L’alimentation en eau était assurée par une vaste citerne de deux mille cinq cents mètres cubes, aménagée sous le sol de l’angle nord de la grande cour, et alimentée par les eaux de toutes les terrasses.

Enfin, près de l’angle ouest de la caserne, a laquelle elle était soudée par la porte Bab-el-Gordjani, démolie il y a quelques années seulement, se trouve une annexe plus ancienne, qui, du temps de l’armée tunisienne, était affectée à l’infirmerie et renferme aujourd’hui les ateliers du corps.

La date de construction de cet accessoire nous est donnée par une plaque de marbre placée au-dessus de l’arc arabe de la porte d’entrée et portant une inscriplion en gros caractères el en langue tur-que, dont la traduction

« Au nom de Dieu clément et miséricordieux!

(que le salut el la bénédiction soient sur Mahomet !)

« Notre enceinte fut construite sous le règne du sultan Selim, par « l’ordre de Hamouda-Pacha, ce prince grand et généreux. Puisse « Dieu perpétuer sa gloire jusqu’à la résurrection! »

« An 1215 (1800). »

nous apprend que ces locaux voûtés ont été élevés en même temps que la deuxième enceinte de Tunis, construite, au commencement de ce siècle, par un ingénieur hollandais, nommé Hombert, pour envelopper les faubourgs considérables qui entouraient de toute part la ville proprement dite (el Medina); l’enceinte primitive est nettement tracée par cette sorte de boulevard circulaire que forment les rues Al-Djazira, des Maltais, Carthagène, Bab-Souika, Bab-Benat, Bab-Menara et l’avenue Bab-Djedid, et qui est encore jalonnée par la Porte-de-France, la place Bab-Souika, Bab-Menara et Bab-Djedid.”

Texte extrait de la Revue tunisienne année 1908.

Actuelle caserne occupée par la Brigade criminelle d’el Gorjani. On voit que la fontaine subsiste encore ainsi que certaines colonnades.
Kais Ben Ayed

Entretien à Londres avec la Princesse Kheyriye

La Princesse Kheyriye Ben Ayed et son époux Ali Nouri Bey ex Consul général de Turquie.

Accusé de complotisme pour le renversement du Sultan turque Abdülhamid en vue de restaurer son frère ainé Murad V, sur le trône de Turquie. et ayant fuit Constantinople malgré la vigilance des meilleurs d’espions ayant pour ordre de surveiller ses moindres faits et gestes, la princesse Kheyriye Ben Ayed a rejoint Londres il y a quelques jours avec son mari Ali Nouri bey, lui-même récemment condamné à un emprisonnement à perpétuité. Ils ont été rejoints par d’autres membres du parti légitimiste turque et resteront ici encore quelques semaines. La Princesse ayant l’intention de voyager prochainement en Amérique pour y semer quelques troubles pour le Sultan.

Ce couple très intéressant ne nous dévoilera pas ses projets politiques, mais il a beaucoup à dire sur la situation actuelle en Turquie et fera quelques déclarations remarquables concernant le Sultan et les affaires internes du palais impérial dont jusqu’ici nous n’avions entendues que de vagues rumeurs.

Il se trouve que la princesse Khayriye soit bien placée pour en parler puisqu’elle occupait jusqu’à ce qu’à son évasion une position distinguée à Constantinople. Cette princesse n’est autre que la fille de feu Mahmoud Pacha Ben Ayed qui fut ambassadeur de Tunis auprès de la Cour de Napoléon III et dont l’immense richesse était connue dans tout l’Orient. La princesse était souvent invitée au palais impérial du Sultan Abdülhamid, et elle y avait de bonnes amies parmi elles, l’une des épouses du sultan une belle esclave qui avait été présentée au sultan par le père de la princesse (Il s’agit de Safinaz). Elle déclare également que beaucoup d’autres femmes de la cour, ainsi que de nombreux officiers du souverain, patriotiques et adhérant aux idées du parti légitimiste comme elle, désirent ardemment le renversement du pouvoir. La princesse est grande et gracieuse, elle porte le voile, le visage à découvert, une robe ample d’un noir foncé avec une coiffe qui recouvre presque tous ses cheveux, le front, et retombant sur ses épaules. Ses cheveux sont d’un noir de jais, sa peau luisante et ses yeux d’un brun profond. Au repos son visage est presque inexpressif, mais tout cela est change lorsqu’elle s’exprime.

Son mari Ali Nouri Bey était jusqu’il y a environ deux mois, Consul général de Turquie à Rotterdam. Il a été soupçonné par son ancien souverain de lui être hostile, cela lui valu durant quelques semaines d’être devenu pratiquement prisonnier du palais impérial. Il y a trois mois, il a été convoqué une fois de plus à Constantinople. Il en a conclu que cela signifiait sa mise à mort, il se décida alors de franchir la frontière turque et transmis un message secret à sa femme et ses deux enfants, qui étaient encore à Constantinople afin de craindre pour leurs vies et de préparer leurs évasions.

La Princesse Khayriya avec ses deux filles.

Comment la Princesse a t’elle réussie à fuir avec ses enfants ? le mieux serait qu’elle vous raconte cela par elle même:

“Il y a environ deux mois avant que je ne quitte Constantinople” dit-elle. “J’ai découvert que tout ce que je faisais était soigneusement espionné, ma maison également, elle est située sur une colline du côté asiatique du Bosphore dans un quartier huppé de la ville. Nous étions surveillés à longueur de journée, partout où nous allions nous étions suivies. Je me suis décidée alors à aller rendre visite à la femme du gouverneur de la ville en faisant semblant de m’indigner, espérant qu’ils donneraient des ordres aux espions de se montrer moins fréquemment et à être plus prudents, choses qui fut faite. Après cela, durant près de trois semaines, je n’ai plus dépassée le seuil de ma porte et je ne suis plus jamais sortie, ni même je ne me suis montrée à la fenêtre. Les espions ont dû penser alors que j’étais malade, et ne me voyant plus ils arrivaient de plus en plus tard le matin. C’est alors que j’ai commencé à réfléchir à notre plan évasion. Je devais partir par le paquebot français dont l’embarquement se fait depuis le quai de Galata, je devais donc m’arranger avec quelques amis pour être là le jour de son départ en compagnie de mes deux petites filles et quelques petits bagages . Une fois que nous serions sous le pavillon français, nous devrions être toutes en sécurité.
Un matin, de très bonne heure, nous nous sommes décidées à nous enfuir rapidement vers un endroit qui se trouvait à proximité immédiate du quai. Il y avait de nombreux policiers et plusieurs détectives turcs, mais tandis que mes amis embarquaient mes deux enfants et mes bagages à bord, moi je patientais parmi la foule jusqu’à ce que l’heure du départ fut proche et que l’escalier fut sur le point d’être retiré, au dernier moment je me précipitais vers celui-ci en réussissant à mon tour à m’embarquer sur le navire avant que quiconque ne puisse m’arrêter. Mon mari m’attendait à Athènes, on y séjourna quelques jours puis nous sommes rendus ici à Londres dans la maison de nos amis et alliés. Le sultan, parait-il fut très en colère, et les espions qui devaient me surveiller sont désormais en prison pour avoir échouer à leur mission. Tous mes biens ont été confisqués, et quant à mon mari, le sultan l’a condamné, si jamais il se fait attrapé, à 101 ans de prison”

Il apparait que la princesse Kheyriye et son mari ne sont pas des conspirateurs d’opéra comique. En tout cas, ils avouent qu’ils n’ont aucune intention d’assassiner “Abdul le damné”.

“Je ne peux pas vous dire grand-chose, bien sûr.” dit Ali Nouri Bey “à propos de nos plans réels, mais ce que nous faisons tous, c’est d’essayer, tant bien que mal, de rallier toutes les forces travaillant contre le sultan afin que tout soit prêt le moment venu pour lui donner le coup de grâce.”

Un renversement populaire en Turquie ? Cela est quasi-impossible. Beaucoup de gens détestent le sultan, qui les opprime et ruine le pays, et ils préfère Murad, le sultan légitime, qui lui est emprisonné. Mais les espions du Sultan sont partout en Turquie. On peut dire que la population est divisées en deux parties, ceux qui sont espions et ceux qui ne le sont pas, et dès que trois ou quatre individus se regroupent, où que l’on voit des personnes suspectes discuter ensemble, ils sont signalés instantanément , et quand vient la nuit, ils disparaissent probablement pour toujours. Le palais impérial de Yildiz, est en permanence gardé par trente à quarante mille soldats et il serait inenvisageable d’y rassembler une centaine de personnes pour y mener une attaque.

La Princesse Kheyriye, son époux et ses deux filles à Londres en 1901.

“Non, nous n’avons pas l’intention d’assassiner le sultan. Il mourra rapidement sans notre aide. Il est atteint d’une maladie sans nom qui finira de l’achever bientôt. Ils essaieront d’élever quelqu’un d’autre pour accéder au trône, peut-être le jeune frère du sultan, Rached Effendi. Ce sera alors pour nous le bon moment d’intervenir pour replacer Murad. Ils disent que Murad est fou, mais il ne l’est pas il est parfaitement sain d’esprit. Il est faible, peut-être, mais cela est compréhensible, il a été enfermé au palais de Téhérazan sur les rives du Bosphore depuis plus de vingt ans, mais bien qu’il soit très difficile pour nous de lui donner des nouvelles car il ne l’est jamais autorisé à voir qui que ce soit, nous savons qu’il va bien et qu’il est en pleine capacité de gouverner son pays.”

L’histoire de l’emprisonnement du sultan Murad est, bien sûr, de l’histoire ancienne maintenant, mais cela peut être intéressant d’en dire quelques mots, surtout de la part d’Ali Nouri Bey, qui est connu comme étant l’un de ses fervents supporters.

“Murad” dit-il, “est monté sur le trône après la mort de son oncle le sultan Abdelaziz, qui fut assassiné, vous savez qu’il a était retrouvé mort avec les veines tranchées. Il ne fait aucun doute que la manière dont l’oncle du Sultan Murad trouva la mort, l’ébranla beaucoup. Cela était arrivé au mauvais moment – juste avant la guerre turco-russe. Murad avait de pénible maux de tête et il buvait pour se soulager. Il buvait beaucoup jusqu’à en devenir délirant. C’est alors que le Grand Vizir et d’autres officiers demandèrent à Abdülhamid d’occuper provisoirement le trône, et il a été convenu que Murad serait mis à l’écart, et que cela n’excéderait pas sept ans. Mais dès son arrivée au pouvoir, le sultan actuel fit de son palais une forteresse infranchissable, puis décida d’abolir la Constitution. Jamais il ne permis à son frère aîné de retrouver sa liberté. Je ne pense pas que le Monde réalise les choses qui se passé en Turquie depuis. Mais ma femme qui vient d’arriver du pays. pourra mieux vous en parler!”

Ali Nuri Bey époux de la Princesse Kheyriye Ben Ayed, ex consul Général de Turquie à Rotterdam.

“Tout en Turquie” dit la princesse “est en train d’être sacrifié sans pitié aux caprices des haines et des peurs du sultan. Il ruine son pays et massacre son peuple. Chaque jour de vingt à trente personnes sont exilées à quelque endroit malsain de l’empire, où elles finiront par mourir de fièvre. Ce sont des gens innocents, ce sont des victimes de cette armée d’espions, ces derniers travaillant chacun à gagner du crédit pour soi en rapportant autant de traîtres que possible. Le monde entier s’était agité pour l’affaire Dreyfus mais nous avons tous les jours une affaire Dreyfus en Turquie, et personne n’en entend jamais parler. Vous ne pouvez imaginer à quel point le pouvoir est centralisé entre les mains du sultan, aucun incendie ne peut être éteint à Constantinople sans que l’ordre n’ait été donné d’intervenir. Peu importe l’heure à laquelle il se déclare, même durant la nuit, tous les détails doivent être télégraphiés au Palais et l’autorisation du sultan obtenue avant que les pompiers ne puissent intervenir. Bien sûr, d’ordinaire, ils interviennent assez rapidement, mais quand il se trouve que la maison qui est en feu appartient à l’une des famille que le sultan soupçonne de déloyauté, vous trouverez surprenant le temps qu’il faudra attendre avant que les pompiers obtiennent l’ordre d’intervenir. “Abdülhamid n’est pas entouré de gens instruits: il ne s’entourent que de ceux qui peuvent être facilement manipulés, et il laisse la gestion des affaires politiques très importantes à deux ou trois membres de la Camarilla, cette autre clique du palais. Le sultan passe la majeur partie de son temps sur d’interminable rapports envoyés par son armée d’espions, remplis des calomnies les plus viles. Un incendie s’est déclaré à deux reprises au Palais récemment et il est probable que beaucoup de personnes ont été déclarées coupables par ces espions. Maintenant, on dit que c’est la Haznadar Usta l’une des
femmes du sultan qui serait la coupable et elle sera probablement éliminée.”

En confirmation de la prédiction de la Princesse Kheyriye, il vient d’être rapporté de Constantinople que Haznader Usta, une belle femme anciennement favorite du sultan et étroitement lié à trois des plus hauts fonctionnaires de la cour a été envoyé par bateau à vapeur spécial fortement gardé vers une forteresse près de Médina, son destin ultime ne sera probablement jamais connu.

“Il est intelligent, le sultan”, a poursuivi la princesse Kheyriye; et s’il consacrait l’énergie qu’il donne à ses persécutions à la bonne gouvernance de son pays son peuple n’aurait rien à lui reprocher. Mais sa folie, c’est sa peur d’être assassiner. Je vais vous rapporté comment le sultan a tué sa propre petite fille il y a de cela deux ans. Il avait toujours un revolver ou deux à portée de main, un matin sa jeune fille était dans sa chambre avec lui, et elle souleva l’un d’eux posé sur une table. Le sultan l’a voyant faire, la première pensée qui lui vint à l’esprit fut que l’ennemi avait formé sa propre fille pour le tuer. Instantanément, il tira sur sa petite fille la touchant mortellement à la tête. Il est détesté et craint par toute sa famille. Son fils un jeune homme, Selim Effendi, qu’il a longtemps soupçonné de vouloir le tuer, est pratiquement prisonnier à Yildiz. Le sultan est entièrement étranger à son jeune frère Rached Effendi et l’a encerclé d’espions. Murad lui est bien sûr prisonnier et bien qu’il se fasse un devoir de le voir de temps en temps il ne lui parle jamais, il va même marier les deux filles de Murad à des hommes dont l’origine est moins noble. Murad a aussi un fils, mais celui-ci a disparu depuis longtemps, et personne ne sait ce qu’il est devenu.”

“Le palais du sultan est luxueux, mais sa terreur perpétuelle ne le laisse pas en profiter. Il a des orchestres talentueux qui lui jouent de la musique et du théâtre, il invite occasionnellement les ambassadeurs, mais généralement il y siège tout seul. C’est tout de même une chose des plus étranges. Rusé de nature, il parait gentil et courtois aux représentants des autres puissances, mais, en réalité son esprit est vindicatif et superstitieux . Ses richesses sont grandes, et proviennent principalement de la vente des biens confisqués propriétés des bannis par ses ordres. Il a beaucoup d’épouses mais n’a jamais aimé et n’a certainement jamais inspiré l’amour.”

“Il avait l’habitude d’apparaître en public parfois, mais maintenant on ne le voit presque plus. Lorsqu’il reçoit les ambassadeurs lors d’un dîner dans la grande salle du palais, il s’assoit une ou deux minutes seulement mais on ne le voit jamais manger. Tous ses repas sont pris en privé. Son cuisinier est l’un des rares anciens serviteurs en qui il a confiance, mais tous ses plats sont scellés avec du papier et de la cire, il n’a pas seulement un esclave qui goûte chaque plat, mais aussi des chats et des chiens, auxquels il lance des portions de viandes avant d’y gouter lui-même. Il est modéré dans son alimentation par peur pour sa santé défaillante. Il sort rarement à l’extérieur, et chaque fois qu’il sort que ce soit dans les jardins du palais, ou dans sa voiture, il est entourée de tous côtés de gardes. Il en est de même lorsqu’il va à la mosquée les vendredis. Il ne traverse qu’une cour, mais même à ce moment l’approcher est impossible, toujours entouré de ses soldats. Les étrangers étaient autorisés à assister à cette cérémonie sans formalités mais depuis le meurtre du roi Humbert chaque visiteur doit être muni d’un laissez-passer signé par l’un des Ambassadeurs.”

Arrivée du Sultan Abdülhamid au Palais de Yildiz

“Parfois, le sultan disparaît et personne ne sait où il a élu domicile, il disparait dans l’une des salles secrètes du Palais dont il est le seul à connaître les emplacements. Il y a bien sûr quelques personnes en qui il a confiance. Mais ces gens sont ennemis les uns des autres, et le sultan veille à ce qu’ils le soient, continuellement les dressant les uns contre les autres. Parfois, il lui arrive d’en renvoyer l’un d’entre eux par peur, et de le rappeler dès qu’il se sentira plus en sécurité.”

La Princesse Kheyriye Ben Ayed en 1904.

Ce que la princesse et son mari raconte de l’état de la Turquie aujourd’hui est attestée par le dernier rapport consulaire de ce pays. Selon ce rapport, il y a une pénurie générale dans tout le pays. Non seulement le pouvoir d’achat des populations se trouve au plus bas, mais les responsables turcs eux-mêmes n’ont pas reçus leur salaire depuis des mois et il n’y a aucune indication d’amélioration. D’autre part certains journaux rapportent que le sultan, par l’intermédiaire de ses émissaires est en train d’acheter des biens de toutes parts, il ne se contente pas seulement d’en augmenter les loyers, mais il exige qu’ils soient payés d’avance.

Selon une autre correspondance reçue de Constantinople 704 personnes du palais, femmes et serviteurs, ont été accusées par le sultan d’espionnage et de complicité dans les récents incendies du palais Yildiz. Elles ont ​​été exilées au Yémen, on raconte qu’on ne les reverra jamais en Turquie.

D’après un article de Curtis Brown parut dans The Providence Journal en 1901.

Traduit par Kais Ben Ayed

Carte des Edifices / Terrains Ben Ayed

Cette carte a pour objectif de répertorier les édifices (et terrains) appartenant ou ayant appartenus à la famille Ben Ayed d’un point de vue historique. Elle permettra à ceux qui le souhaitent de les localiser et de visiter ces lieux historiques. Elle sera complétée au fur et à mesure.

Kais Ben Ayed

Tchakchouka by Lesley Blanch

L’écrivaine et journaliste Lesley Blanch durant sa visite à Djerba en 1951.

Sur la petite île de Djerba, qui ressemble à un jouet, au large des côtes du sud de la Tunisie, se trouve une petite ville encore plus jouet, Houmt-Souk, sa capitale. Là, comme tout le long de la côte tunisienne, vous trouverez des cafés peints en bleu où les Arabes se rassemblent au crépuscule amenant avec eux leurs oiseaux chanteurs pour prendre une leçon du maître oiseau chanteur, propriété du du cafetier. Un chanteur vraiment mélodieux est inestimable pour le café, attirant plus de clients qu’autre chose. Les hommes sont assis, buvant leurs petits verres de thé vert, discutant tranquillement, souvent avec un bouquet de jasmin à la main, ou une rose à l’oreille, car ils sont passionnés par les parfums ; à côté d’eux, sur les tables, de petites cages faites de piquants de porc-épic, dans lesquelles l’oiseau élève a été amené pour prendre sa leçon. Le maître oiseau chanteur est probablement logé dans une cage métallique spacieuse, minutieusement frettée, peinte en bleu et en forme de pavillon, en forme de dôme ou de tourelle ; ces cages sont une spécialité de cette région – certaines des plus belles étant fabriquées à partir d’anciennes boîtes de sardines.

Il y a peu de restaurants à Houmt Souk – un stand de rue propose du poisson grillé, et une spécialité locale (brik), une sorte de pâte feuilletée pliée, dissimulant un œuf poché, et des plus difficiles à manger proprement. Les vendeurs de briks s’asseyent les jambes croisées, perchés sur une haute étagère carrelée à côté d’un chaudron d’huile fumante. J’avais l’habitude de me précipiter, très tôt, pour acheter des briks pour mon petit-déjeuner, tandis que tout autour de moi, Houmt-Souk s’éveillait à un autre jour de bleu, d’ânes au trot apportant les paniers de poulpes ou d’éponges, de chameaux chargés de jarres d’argile ,de musiciens du Soudan, tous réunis sous les palmiers et les arcades de la place du marché… c’étaient des matins au Paradis…

Vendeur de poissons grillés dans une ruelle de Houmt-souk, en 1940.

Là-bas, sur le continent, dans une mystérieuse région méconnue appelée Matmata, les habitants vivent dans des grottes et l’on descend par des échelles dans une sorte de fosse de terre rouge autour de laquelle s’ouvre la grotte. J’ai parfois eu la chance d’être invité à partager le repas familial. La tchakchouka était le plat préféré. J’avais l’habitude de m’asseoir sur le sol et de regarder les femmes, dans leurs robes bleues ornées d’amulettes et de porte-bonheur, préparer ce plat, ou un couscous sorte de plat de semoule et de viande, mais comme cela est très compliqué à faire hors d’Afrique, je me concentrerai sur la tchakchouka.

Ingrédients:

  • Huile
  • 5 ou 6 grosses tomates
  • 3 poivrons verts
  • Piments rouges doux
  • 1 gousse d’ail, hachée (facultatif)
  • Pincée de paprika (facultatif)
  • 6 œufs (1 pour chaque portion)
La chakchouka : plat tunisien.

Coupez les oignons en tranches assez fines et faites-les dorer dans de l’huile. Ajoutez ensuite la même quantité de grosses tomates, de poivrons verts coupés en tranches et finement hachés et veuillez à retirer d’abord toutes les graines. Cuisiner les légumes ensemble lentement dans la poêle jusqu’à ce qu’ils soient une masse pulpeuse molle. Ajoutez ensuite une gousse d’ail, hachée, si vous le souhaitez, et éventuellement une pincée de paprika. Mettez maintenant le mélange dans des plats en terre cuite séparés, un pour chaque personne; casser et œuf sur le dessus de chacun, et le mettre dans un four doux environ 10 minutes. Je ne sais pas comment vous allez trouver cela, mais moi j’ai adorée, de plus j’étais assise parmi mes amis arabes au crépuscule du soir, et les énormes étoiles brillaient dans le ciel verdâtre, tandis que les chameaux attachés aux paumes au-dessus gémissaient et reniflaient le dîner – rien de plus agréable.

Maison troglodyte de Matmata (1927)

Extrait de “Round the World in Eighty Dishes” par Lesley Blanch

Traduit par Kais Ben Ayed

Histoire d’un viking ottoman et d’une princesse révoltée

Ali Nouri Bey, suédois converti, ancien Consul général de Turquie à Rotterdam, qui est actuellement à Londres avec sa femme, la Princesse Hairie Ben-Ayad, est l’un des dirigeants éminents du Parti légitimiste turc. Ce Parti revendique et œuvre pour la réinstallation sur le trône de Turquie le Sultan Murad V, qui serait devenu fou quelque temps après son avènement, et fut, de ce fait, provisoirement écarté, et remplacé par son frère Abdul Hamid Vice-Sultan, sous certaines conditions, que ce dernier avait acceptées. L’une des conditions, prétend-on, était de rendre le pouvoir à son frère Murad, le souverain légitime de la Turquie, dès que celui-ci serait en mesure de reprendre le règne. On raconte qu’Ali Nouri Bey a eu plusieurs démêlés avec son ennemi impérial, et a souvent fait la connaissance des prisons politiques d’Abdul Hamid, bien qu’il ait toujours réussi à s’évader. Dernièrement cependant, Ali Nouri Bey a été condamné par ordre d’Abdul Hamid à cent un ans de prison. Ali Nouri Bey espère bientôt la fin du règne actuel en Turquie. Abdul Hamid étant malade, très malade. La reprise du Trône par Murad V donnerait à la Turquie un gouvernement libéral et serait considérée comme le début d’une nouvelle ère pour la Turquie, celle du progrès, de la justice et de la liberté.

Son épouse

Hairie Hanem, une femme charmante et accomplie, c’est la fille de feu Mahmoud Pacha Ben Ayad de Tunis, personnage bien connu de la société française à Paris pendant le règne de Napoléon III, que celui-ci avait honoré de son amitié. La famille de Ben Ayad est l’une des familles les plus anciennes et les plus nobles de la Tunisie. La princesse est la première dame qui ait jamais mis les pieds en Europe avec pour mission de faire connaître la condition sociale de ses compatriotes, en s’engageant dans une campagne mettant en lumière la situation actuelle en Turquie en donnant une série de conférences en Europe.

Extrait et traduit du journal The Sketch 1901.

Kais Ben Ayed

Dans un jardin mauresque

Un jardin mauresque à la Marsa, Tunis. Par Sir Harry Johnston.

Cette illustration est une vue prise dans le magnifique jardin du Consul – Général britannique à La Marsa, près de Tunis. La maison de campagne, qui est la résidence principale du consul général britannique dans la régence de Tunis, était à l’origine un palais appartenant au Bey, qui l’a cependant offert en présent au gouvernement britannique dans les années cinquante, pour remplacer une ancienne résidence de campagne qu’un ancien Bey avait injustement confisqué à un moment où il était en mauvais termes avec le consul général britannique par intérim. Sous le long règne du célèbre Sir Richard Wood (qui était le Sir John Kirk de Tunis ; en fait, assez curieusement, trois grands pro-consuls africains régnèrent presque simultanément — Sir John Drumond Hay au Maroc, Sir Richard Wood à Tunis, et Sir John Kirk à Zanzibar), ce palais de La Marsa a été agrandi, mais les ajouts étaient de très bon goût, et dans un style difficile à distinguer du reste du bâtiment.

Le jardin est évidemment très ancien. Il est d’une étendue considérable, peut-être vingt acres, et possède deux nobles allées de cyprès. Il a probablement existé en tant que jardin de palais pendant deux mille ans ou plus, tout comme le consulat général britannique ou l’ancien palais du Bey, et si nous remontons plus loin encore c’était la maison d’une puissante famille arabe nommée Ben Ayad, qui l’a elle-même construite sur les reste d’un site d’une villa romaine. La Marsa, on s’en souvient, était autrefois un faubourg (Mégara) de Carthage. La maison et le terrain du consul général britannique se situent entre la ville moderne de Marsa et le site de Carthage. Le palais de La Marsa est l’une des plus belles demeures à l’étranger en possession du gouvernement britannique.

Entrée de la résidence de Grande-Bretagne, ancien Palais Ben Ayed.
Bâtiment principal de résidence britannique.

Texte extrait et traduit de The Graphic, 1900.

Kais Ben Ayed

La fontaine Çengelköy à Istanbul

Cette fontaine dans l’un des quartiers d’Istanbul a été construite par le Grand Vizir ottoman Youssef Ziyedudinn Pacha en hommage à sa femme décédée, mais quelques années après la mort du Vizir en 1819 l’eau s’arrêta de couler et ne parvenait plus à la fontaine à cause de changement de propriétaire, les habitants et passagers en furent privées. Le Général Mahmoud Ben Ayed en œuvre de bienfaisance ordonna d’acheminer l’eau par un autre canal, et la fontaine fut restaurée en 1862. On racontait parmi les habitants de Çengelköy que ceux qui buvaient l’eau de cette fontaine ne ce serait-ce qu’une fois, ne pourraient plus quitter cet endroit. Aujourd’hui l’eau de la fontaine ne coule plus …

On peut lire sur cette plaque un poème composée de 6 vers du poète Fattin Effendi l’un des vers “Elle était privée d’existence, comme les maisons des poètes.” Puis Mahmoud Pacha Ben Ayed a acheminé l’eau depuis un autre canal et l’a ravivée en H 1279 – M 1862.
Kais Ben Ayed

Buy a book, save a monument !

Lancement de la campagne de crownfunding : “Buy a book, save a Monument !”. Les fonds récoltés serviront a la finalisation du livre, son impression et sa distribution. Les bénéfices seront totalement investis dans la sauvegarde et la restauration du Palais Ben Ayed à Djerba, Cédriane. Pour y participer cliquer sur l’image ci-dessous :

Depuis maintenant plus d’un an des travaux de sécurisations et de rafraichissements ont été entrepris, mais il reste énormément de choses à réaliser.

Projet de réhabilitation du Palais Ben Ayed à Djerba.
Kais Ben Ayed

La branche princière de la famille Ben Ayed

Après quelques années de vie à l’européenne à Paris, dont il fut vite lassé le Général Mahmoud Ben Ayed décide de s’installer en Turquie. Amateur de grand luxe, le général tunisien ne lésine pas sur les moyens et se construit un Yali sur les bords du Bosphore à Uskudar, quartier huppé de Constantinople. Il a notamment comme voisin le vice-khédive d’Egypte Mustapha Fazil.

C’est dans ce cadre que deux de ses enfants, son fils Mohamed Taher et sa fille Saliha Zayneb prirent respectivement comme épouse et époux, la princesse Roukia Fazil et le prince Kamel Fazil.

La Princesse Rukiye Fazil Ben Ayed, fille de Mustapha Fazil Pacha, Vice Khédive d’Egypte.
Hommage de l’écrivain O. Ikskender pour les fiançailles de Taher Ben Ayed avec la Princesse Roukiye.

Mohamed Taher, née à Tunis en 1853 de l’alliance du Général Mahmoud et de la dame Daddou Bent Hamda Djilani, il épousera la Princesse Roukia Fazil, fille du Vice-Khédive d’Egypte Mustapha Fazil, et demi sœur de la fameuse princesse Nazli en octobre 1872.

Acte de décès du Prince Taher Ben Ayed, mort en 1921 à l’âge de 68 ans.
Le Prince Mahmoud Ben Ayed au cours d’un duel avec Mr De Latorre en janvier 1900 à Paris.
Le Prince Adel Ben Ayed aux funérailles de son oncle le dernier Khédive d’Egypte Abbas Helmi en 1944.
La Princesse Ain EL Hayat Ibrahim Ben Ayed épouse du Prince Adel Ben Ayed.
Le Prince Ibrahim Ben Ayed, ingénieur en sécurité aérospatiale.
Le Prince Rechid Ben Ayed.

Le Prince Kamel Fazil, est le troisième fils de Mustapha Fazil Pacha d’Egypte. Il épousera en seconde noce Saliha Zayneb la fille du Général Mahmoud Ben Ayed, en 1886 à Alexandrie.

Prince Kamel Fazil, époux de la princesse Saliha Zeyneb Ben Ayed.

Le couple Mohamed Taher et la Princesse Rukiye donnera naissance à une nombreuse descendance, les princes Mahmoud, Mohamed Ali, Jameleddin, Adel, Ibrahim, Rechid, et les princesses Fadhlia, Tawhida et Nazli.

La Princesse Nazli Ben Ayed et sa robe.

Le couple Saliha Zayneb et le prince Kamel Fazil donnera naissance à un fils Mustapha Kamel Fazil et une fille Amina Fazil.

Le Prince Mustapha Fazil, fils de la Princesse Saliha Zeyneb Ben Ayed.
Le Prince Mustapha Fazil, petit fils du Général Mahmoud Ben Ayed.
La Princesse Amina Fazil, fille de la Princesse Saliha Zeyneb Fazil Ben Ayed et du Prince Kamel Fazil
La Villa Sphinx dernière demeure du Prince Kamel Fazil et de la Princesse Saliha Zainab Fazil Ben Ayed.
La Villa Sphinx dernière demeure du Prince Kamel Fazil et de la Princesse Saliha Zainab Fazil Ben Ayed .
Mort du Prince Kamel Fazil dans sa Villa Le Sphinx à Nice en 1929.
Par Kais Ben Ayed