Hairie Ben Ayed

La princesse Khayriya Ben Ayed est née à Istanbul en 1873, son père n’est autre que le général Tunisien Mahmoud Ben Ayed qui a servi l’Etat Tunisien de 1837 à 1855. Ayant amassée une grande fortune dans les affaires, il se réfugia à Paris suite à des divergences avec le Bey. Après quelques années à Paris, il alla s’installé à Constantinople, en Turquie, où il commença une nouvelle vie. Il fut accueilli par le Sultan Abdulhamid II et put développer auprès des courtisans du Sultan un réseau d’influence considérable. Mahmoud Ben Ayed devint une figure importante de la Turquie.

Portrait de la princesse Hairie Ben Ayed et de son époux Ali Nouri Bey.

Dans son Palais au bord du Bosphore à Uskudar, Mahmoud Ben Ayed vécu à la mode turque où il multiplia les mariages et se constitua un vrai harem. Il eut en conséquences de nombreux descendants dont Khayriya. Mahmoud était néanmoins un homme éclairé et ouvert à la modernité. Il consacra à ses enfants une bonne éducation et envoya ses fils poursuivre leurs études en Europe.

La princesse Hayriye Ben Ayed et Ali Nouri Bey consul turque à Rotterdam.

La princesse Khayriya se maria à Ali Nuri Bey, suédois converti à L’Islam né en 1861, d’un père tailleur et d’une mère sage femme. Il publie son premier livre à l’âge de 16 ans. Il quitte la Suède à 17 ans pour se rendre en Prusse puis en Turquie, où il devient négociant à 20 ans. Il réussit à gravir rapidement les échelons et devient consul dans la région du Caucase (principale source d’odalisque blanche pour les harems ottomans) et devient consul général à Rotterdam.  En suivant le courant moderniste et en prônant le droit à une plus de liberté au sein de l’Empire, les relations avec le sultan Abdulhamid II se détériorèrent, Ali Nuri Bey du alors se réfugier en Europe, plus précisément en Hollande où il s’installa à Rotterdam, laissant Khayriya et ses enfants en Turquie, qui le rejoignirent clandestinement sur un bateau français en réussissant à déjouer la vigilance de la police turque qui était à leur poursuite plus tard.

Princesse Hairiie Ben Aiad donnant une conférence au New Women’s Clud à Londres en 1904.
Literally, Islam offers women rights and privileges that can satisfy even the most demanding European woman. But the government, in mad ignorance, for the simple reason that a woman can have a progressively disturbing effect on a man, forces the woman to hide in the tyrannical conditions it produces.
Khayriya Ben Ayed, 1904 Berlin.

Cette expérience si l’on peut dire de persécution politique et d’exil forcé ont permis à Khayriya de s’engager dans l’opposition politique. Elle organisa alors diverses conférences en Europe, et jusqu’aux USA afin de dénoncer le despotisme du sultan ottoman, mais également les difficultés que confère le statut de la femme Turque, et la dynamique interne ainsi que les injustices au sein du harem du Sultan dont elle était une observatrice de première ligne.

Elle donna une conférence à Vienne qui fut traduite en langue allemande en 1904, et publiée sous le titre « La femme turque : sa vie sociale et le Harem. » (Die Turkish Frau : Ihr Soziales Leben und der Harem) Elle devint la première femme du monde musulman à avoir publiée un ouvrage sur l’émancipation de la femme au début du XX ème siècle. (Voir les travaux de M. Younis Wsifi, « Khayriya Ben Ayed, l’une des pionnières de l’émancipation de la femme à la fin du 19 ème siècle » 2005.)

Journal suédois présentant la princesse Khayriya Ben Ayad et son combat pour la femme.
Article parlant de la princesse Hairie Ben Ayed
Ordre de la Charité 3éme degré – Sefkat Nichan
Lettre d’attribution du Sefkat Nichan
Lettre de remerciement de la Princesse Hairie Ben ayed pour le nichan Sefkat (avec son sceau)
Livre publié par la princesse Kahyriya Ben Ayed
Au sens propre, l’Islam offre aux femmes des droits et des privilèges qui peuvent satisfaire même la femme européenne la plus exigeante. Mais le gouvernement, dans une ignorance folle, pour la simple raison qu’une femme puisse avoir un effet progressivement dérangeant sur l’homme, oblige la femme à se cacher dans les conditions tyranniques qu’il produit.
Khayriya Ben Ayed, 1904 Berlin.
Lettre ordonnant la censure du Livre publiée par Khayriya Ben Ayed
Lettre ordonnant la censure du Livre publiée par Khayriya Ben Ayed
Portrait de la princesse Hayriye Ben Ayad
Kais Ben Ayed