Soliman Ben Ayed

Soliman Ben Mohamed Ben Ayed fut pendant de nombreuses année caïd-gouverneur de l’île de Djerba. Il est le demi-frère de Abderahmen et Mahmoud Ben Ayed. Heinrich Barth dans ses mémoires le décrit comme un homme fort sympathique, de grande stature, au visage majestueux ornée d’une barbe à la couleur blanche argentée.

Amrah destiné à Soliman Ben Ayed
Entrée du Palais Ben Ayed avec ses deux gardiens à l’entrée.
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لحمد لله وصلى الله على سيدنا محمد و على آله و صحبه و سلم.
حفظكم الله تعالى المكرمين الأجلاء اولادنا سليمان بن عياد قائد جربة و كافة المقدمين سلام عليكم و رحمة الله وبعد فالقادم لكم في البحر من صفاقس الكولير الجنرال البرنجي البرنسيان لقصد الفرجة في جربة و آثار الأمم السابقة في تلك الأماكن بالعمل أنكم تأخذون بخاطره و تكرمونه اكراما وافرا يناسب مقامه و توجهونه في البحر لقابس مكرما مرعيا محترما و على هذا العمل من غير حساب و السلام من الفقير إلى ربه مصطفى باشا باي وفقه الله امين
في 14 من أشرف الربيعين 

Barth raconte : “Nous nous sommes assis tous les trois au sol à l’ombre d’un palmier, et on commença à discuter de choses et d’autres de la vie et de sujets concernant  chrétiens et musulmans.”

Petite parenthèse à ce sujet le caïd Soliman Ben Ayed avait accueilli quelques années auparavant en compagnie de l’agent consulaire de France d’origine algérienne Mustapha Ben Brahim, le pasteur Christian Ferdinand Ewald en 1835 qui venait prêcher l’Evangile aux juifs Djerbiens. Si Soliman les avaient accueillis honorablement et laissa la plus grande liberté au pasteur de diffuser son message comme bon lui semblait, l’ayant préalablement avertit de l’échec de sa mission.

“Après cet échange, nous reprîmes notre balade et Soliman m’emmena dans sa grande propriété et m’expliqua les raisons pour laquelle celle-ci était mal entretenue par cause du manque de main d’œuvre depuis quelques mois. Il m’expliqua aussi que suite à l’abolition de l’esclavage (au mois de janvier de la même année) sous la pression des britanniques, certaines personnes abusant trop de leurs libertés et ne voulant plus travailler, avait formés des groupes de voleurs et faisaient dévier l’eau. Soliman m’emmena alors dans sa demeure dans laquelle il avait un bassin à poissons. Il me la fit visitait hormis la partie réservée aux femmes.”

Le pasteur Christian Ferdinand Ewald donne une brève description de cette magnifique demeure, il rapporte dans ses mémoires la visite du Saheb Ettaba chez le caïd-gouverneur Soliman Ben Ayed à Djerba qui voulant bien accueillir le ministre, l’invita dans son palais, celui-ci était meublé avec grand luxe et somptueusement aménagé que même les Rois auraient convoités. Devant ce décor le ministre ne resta pas insensible. Après quelques jours le caïd Soliman se voyait convoqué chez le Saheb tabaa afin de rendre des comptes, cette visite avait couté à Soliman Ben Ayed le prix de deux millions de piastres qu’il dut verser aux caisses de l’état.

Barth et Ben Ayed dinèrent ensemble à l’européenne ce soir là dans un luxueux salon, le chaouch accompagnant l’explorateur avait trouvé cela inapproprié car les Ben Ayed, suivant l’usage arabe, ne mangeait pas avec leurs hôtes. Le chaouch pour sa part en bon musulman mangea son repas par terre. “

Extrait de Semilasso in Africa de Hermann von Pückler-Muskau. Extrait des mémoires de Heinrich Barth. Extrait des mémoires de Christian Ferdinand Ewald.

Par Kais Ben Ayed