Ce travail a été effectués par M. Jalel Fathallah dans la période allant du mois de juillet 2018 au mois d’août 2019.
répertoire-des-mosquées-de-Djerbaقائمة مساجد جزيرة جربه تم ضبطها ميدانيا بين جويلية 2018 و آوت 2019.العمل من انجاز جلال فتح الله.
Témoignage: fiançailles chez Ben Ayed au 19-éme.
Parmi les scènes de la vie du harem, la cérémonie des fiançailles mérite une attention particulière. Celle que je vais avoir le plaisir de te décrire tant bien que mal, vient d’être célébrée dans la famille Ben Ayed, l’une des plus riches et des plus considérées de l’aristocratie tunisienne.
Un assez grand nombre de dames européennes furent comprises dans les invitations. Le splendide festin préparé à leur intention se composait surtout de bonbons et de délicieuses pâtisseries, parfumées à diverses essences. Les Arabes excellent dans la confection de ces douceurs, d’espèces étonnement variées.
Après avoir fait honneur à ce repas, toutes les invitées, musulmanes et chrétiennes, se rendirent dans une grande salle, richement meublée, dont le milieu était occupé par un très long divan. C’est là que se groupèrent les musiciennes et les danseuses, au costume bariolé, grotesque même, et tenant le milieu entre la mode grecque et la mode arabe. Parmi elles, se trouvait le seul homme de l’assemblée, un jeune aveugle, joueur de violon, auquel sa cécité vaut le privilège d’être toléré au harem.
Tout à coup retentissent les cris de réjouissance appelés Dsêgrite en usage dans toutes les fêtes tunisiennes, «tant musulmanes que juives. A ce signal, les femmes se lèvent et, se plaçant à l’entrée de la salle, sur deux rangs, forment la haie pour livrer passage à la fiancée. Les musiciennes entonnent leurs chants uniformes, les portes s’ouvrent à deux battants, et sept ou huit femmes richement vêtue de brocart d’or et d’argent, couvertes de bijoux comme des châsses, s’avancent portant des flambeaux, ou plutôt de gros cierges de cire blanche, rouge et or. Ces bougies, très épaisses à leur basse, se divisent ensuite en cinq branches, représentant ainsi la main étendue ( khamsa khmiss), ce qui est le signe préservatif des Arabes contre le mauvais œil, comme le poisson est celui des juifs.
Ce cortège fut suivi de près par la fiancée (aroussa) donnant la main à son père. Son costume, d’une richesse incomparable, était parsemé de diamants et de perles. Elle avait le visage caché sous un voile tissé d’argent, que son père enleva dès qu’il l’eut placée sur un coussin préparé à son intention, non loin des musiciennes.
Toutes les dames présentes se pressèrent aussitôt autour de la jeune fille, qu’elles embrassèrent sur les deux joues.
Les invités étant au nombre de trois cents environ, cette cérémonie fut nécessairement d’assez longue durée. Enfin, lorsque la fiancée eut subi le dernier de ces baisers, une parente, sa belle-sœur, je crois, s’approcha d’elle avec un petit vase contenant une pomma de rougeâtre, de la henna. Elle en enduisit les doigts et surtout les ongles de la jeune fille, autour desquels elle eut soin de rouler du ruban rouge, afin de fixer la henna (cette teinture s’enlève avec peine, et seulement au bout de quelques mois), puis elle lui enveloppa les mains de mouchoirs en tissu d’argent, noués au poignet, et les emprisonna dans deux riches sachets en velours cramoisi, ornés de broderies en or.
Cet acte symbolique accompli, le père emmena sa fille au son de la musique ; ils furent précédés, comme à leur entrée, par les femmes aux flambeaux. Ni l’un ni l’autre ne reparurent à la fête, qui se prolongea bien avant dans la nuit. Le fiancé demeura invisible, ne devant voir sa promise qu’après le mariage.
J’ai essayé de te donner une idée de la cérémonie, mais je ne pourrai jamais t’en décrire dignement la magnificence extraordinaire. Quel spectacle frappant offrait la réunion brillante autant que fantastique de toutes ces femmes au teint éclatant, aux yeux noirs, et resplendissantes d’or et d’argent, de diamants, de perles, de rubis et d’émeraudes ! La flamme rougeâtre des flambeaux de cire odorante, cette danse et cette musique bizarres , ces parfums subtils où l’ambre dominait, ajoutaient un cachet étrange à ce curieux tableau. Je me contente de t’assurer, et ce n’est pas une exagération, que les splendeurs magiques dépeintes par Shérazade ne me parurent plus une fiction, un rêve, mais se transformèrent à mes yeux en une merveilleuse réalité.
La danse arabe, qui joue un rôle si important dans toutes les réjouissances, est loin d’être gracieuse et blesse le goût autant que la décence. Les pieds et les mains n’y jouent qu’un rôle tout à fait secondaire et l’art consiste surtout en certains mouvements, ou plutôt en contorsions insolites qui exigent une grande habitude.
Pour la musique de harem, divers instruments sont usités. Il y a d’abord la darbouca, espèce de tambourin en terre cuite; la srana, sorte de violon; l’aoûd, qui ressemble beaucoup à la guitare; et bien d’autres encore qu’il serait difficile de décrire et dont l’ensemble, accompagné d’un chant doux et monotone, n’est pas dépourvu d’un certain charme sauvage, je dirai presque enivrant, qui fait rêver d’un monde inconnu plein de mystères et de voluptés.
C’est bien la musique de cet Orient sensualiste et fataliste, où, bercée par ces sons étranges, étourdie par ces parfums pénétrants, l’âme se laisse peu à peu envahir par un doux engourdissement, qui appelle et fait désirer les extases du haschisch.
Quel charme traître, quelle trompeuse magie! L’âme y perd son énergie, sa force, sa vitalité ! Donnez-moi les mélodies pures et gracieuses de Mozart, les harmonies grandioses et douloureuse ses de Beethoven, les accents graves et recueillis de Bach ! tout ce qui nous redit les joies, les luttes, les souffrances de la vie, et qui, inspiré par le génie, élève et fortifie l’âme en la portant vers les pures régions de l’idéal.
Extrait de “La Femme” 1885.
Accès au dernier niveau du palais Ben Ayed
Ibrahim Ben Ayed: l’inventeur du parachute pour avion en 1930

Ibrahim Ben Ayed, prince tunisien par l’alliance de la famille Ben Ayed au Vice-roi d’Egypte Mustapha Fazil, et ingénieur en aéronautique, fut le premier inventeur d’un système de parachute pour carlingue. Il en déposa le brevet en décembre 1930.

L’idée première de cet inventeur était d’assurer, en toute circonstance, le sauvetage des passagers. Pour cela, la cabine de l’avion est munie de galets et roule sur un chemin constitué par deux fuselages indépendants et réduits à l’état de poutres élémentaires. Le parachute est logé dans la partie centrale de l’aile. Il est étalé d’une façon spéciale sur une grille et il suffit d’ouvrir un petit volet pour que le vent relatif du déplacement de l’avion arrive sous la voilure et la déploie sans danger. Au même moment, et par le même mouvement, le pilote libère la cabine. Le parachute, en se déployant, entraîne cette cabine qui, glissant sur le chemin de roulement des deux fuselages, échappe de la zone dangereuse constituée par l’avion désemparé.

Une chose incroyable du destin, aura voulu qu’en 1947, sa première femme et cousine la princesse Emina Fazil meurt dans un crash d’avion près de Terracina en Italie le 15 février 1947.

Cette invention a été reprise en 2016 par un ingénieur Ukrainien Vladimir Tatarenko décrite ci-dessous en vidéo.
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Les anciennes embarcations tunisiennes.
Le Carébe, la chetiha, le chebek, la felouca … de Djerba et d’ailleurs, ces anciennes embarcations tunisiennes qui sillonaient la méditerannée, saurions-nous les reconstruire ?
Lancement des travaux de sécurisation du Palais Ben Ayed.
En image le palais Ben Ayed de Djerba à Cedghiane au 14/02/2021, après quelques travaux de sécurisation des lieux. L’aventure continue…


En images l’Histoire de la famille Ben Ayed
D’Andalousie, en passant par la Tripolitaine, puis Djerba, découvrez l’Histoire de l’une des plus anciennes familles tunisiennes à travers quelques images et portraits de ses membres.

La principauté de Djerba.
Le traité de Tunis étendit à toute la chrétienté les privilèges commerciaux dont les républiques maritimes de l ‘ Italie jouissaient en Barbarie . Aussi le commerce fut – il très – actif avec cette contrée de l ‘ Europe , à la fin du XIe siècle et dans tout le cours du XIVe . Cependant il y eut quelques hostilités pour la possession de l ‘ ile de Djerba . Cette île , ayant secoué la domination des rois de Tunis , était devenue un repaire de pirates . L ‘ humeur aventureuse et inquiète de ces insulaires était connue depuis longtemps . Une légende populaire cherchait à l ‘ expliquer en leur donnant une origine infernale : on disait que leurs ancêtres étaient nés de l’accouplement impur des démons avec des femmes de Sicile.
En 1284 , Roger de Loria , amiral de Pierre , roi d ‘ Aragon et de Sicile , se trouvant en mer avec sa flotte , et n’ayant , pour le moment , rien de mieux à faire , proposa à ses officiers la conquête de l ‘ île de Djerba , en leur offrant la perspective d ‘ un grand butin . Comme en effet ce nid de pirates devait renfermer des richesses considérables , la proposition fut accueillie avec transport , et , le 12 septembre , les Siciliens arrivèrent à l’ile de Djerba . Roger de Loria fit aussitôt occuper le détroit par une de ses galères, pour prévenir la fuite des insulaires , ou arrêter les secours qui pourraient venir du continent . Il attaqua ensuite , avec son habileté et sa résolution ordinaires , et eut bon marché des Djerbiotes , dont quatre mille furent tués et plus de six mille pris. Le butin fut tel qu’on l’avait espéré ; les prisonniers furent transportés et vendus en Sicile. Roger laissa une bonne garnison dans l’ile et permit à ceux des habitants qui avaient échappé à la mort ou à la servitude d’y vivre sous ses lois ; car il considéra Djerba et l’île de Kerkena , dont il s’empara aussi , comme lui appartenant en propre . Le roi Pierre lui en assura , en effet , la possession , qui se transmit à ses descendants.

La conquête des îles de Djerba et de Kerkena ne brouilla pas , pour le moment , la Sicile avec Tunis ; car , l ‘ année suivante , c’est-à-dire en 1285 , le traité de 1270 étant expiré , les deux puissances en conclurent un nouveau pour vingt-cinq ans.
Roger de Loria , ayant ensuite quitté le service de la maison d’Aragon , pour passer à celui de la maison d’Anjou, fit l’hommage de son petit état africain au pape Boniface VIII , qui lui en donna l’investiture , et envers qui il s’engagea à une redevance annuelle de 50 onces d’or.
Roger de Loria eut pour successeur , dans la principauté de Djerba , son fils aîné , appelé Roger, comme lui . La population musulmane de l’île se composait alors de deux tribus , les Oulâd-Mestouna , qui souffraient impatiemment le joug des chrétiens, et les Oulâd-Moavia, qui se soumettaient sans peine à leur domination. A la mort du premier Roger , il y eut une révolte des Oulâd-Mestouna , mais elle fut promptement étouffée par des troupes que le roi de Naples avait fournies . Le second Roger mourut sans enfant , et eut pour successeur son frère Charles , âgé de quatorze ans . A l’avènement de celui-ci , il y eut encore une révolte des Oulâd-Mestouna ; mais elle eut le même sort que la première . Charles de Loria ne résida , du reste , jamais à Djerba ; Simon de Montelin , qui en était le gouverneur, administrait cette île pour lui . A sa mort , la principauté passa à son fils Roger. Les Oulâd-Mestouna se révoltèrent de nouveau . Cette fois les troupes nécessaires furent envoyées par le roi de Sicile , Frédéric d ‘ Aragon . James de Castellar , qui les commandait , obtint d’abord quelques avantages sur les Arabes ; mais la chance tourna bientôt contre lui , et il fut défait et tué . La famille Loria eut recours , dans sa détresse , au roi de Naples et au pape, seigneur suzerain de Djerba ; mais , ne les ayant pas trouvés disposés à la secourir, elle s’adressa de nouveau au roi de Sicile . Frédéric ne consentit à fournir des troupes qu’ à la condition que les frais de la guerre lui seraient remboursés . Roger le promit et lui engagea pour nantissement l’île de Kerkena et le château de Djerba.

Les Oulâd-Mestouna , après la déroute de Castellar , s’étaient emparés de toute l’île , hors le château , où ils tenaient la garnison bloquée. Les Oulâd-Moavia , chassés par eux , s’étaient vus contraints de passer sur le continent, à l’exception d’une fraction de leur tribu , appelée les Oulâd – Darkes , qui faisaient cause commune avec les insurgés . Les choses en étaient là , lorsque les troupes de Sicile arrivèrent , conduites par Pelegrin de Pati . Ce général , dès la première affaire , perdit deux mille cinq cents hommes , c ‘ est-à-dire presque tout son monde , et fut lui-même fait prisonnier. Il se racheta peu de jours après , moyennant une forte rançon , et alla s’enfermer dans le château.
Frédéric s’était engagé dans une mauvaise affaire, mais il était trop avancé pour reculer. Il ne pouvait abandonner aux Arabes les chrétiens qui restaient encore à Djerba . En conséquence , il envoya une troisième expédition , commandée par l’ amiral Raymond de Montaner. Ce nouveau général eut de grands succès . Les Oulâd-Mestouna , battus sur tous les points , furent å leur tour obligés de quitter l’ile , et les Oulâd-Moavia y rentrèrent . Mais , peu de temps après , les premiers y revinrent , avec des secours considérables fournis par le roi de Tunis , et la guerre recommença avec plus de fureur que jamais . Le roi de Sicile , toujours de plus en plus engagé dans cette interminable affaire de Djerba , vit qu’il devait faire un dernier effort . Il fit partir l’amiral Conrad Lanza avec de nouveaux renforts . Les Oulâd-Mestouna , traqués de toutes parts , et ne pouvant passer sur le continent , par suite des mesures qui furent prises pour les en empêcher , furent exterminés. On n’épargna que les femmes , les filles de tout âge et les enfants mâles au-dessous de douze ans . Mais la guerre continua avec le royaume de Tunis . Cependant , comme ce pays était alors déchiré par des dissensions intestines , elle se fit avec peu d’activité . Enfin, en 1313 , une révolution ayant conduit au trône l’Emir Abou – Yahia , ce prince , désirant se fortifier , contre ses ennemis , de l’appui des chrétiens , auxquels il tenait par sa mère , conclut avec Raymond de Montaner une trêve de quatorze ans ; et ce général consentit à ce qu’il prît à son service des troupes chrétiennes , qui le firent triompher de ses ennemis.

Yahia se montra peu reconnaissant de ce service , comme nous allons le voir . Les Siciliens , après l’extermination des Oulåd-Mestouna , qui leur assura quelques années de repos, se figurèrent que la rigueur impitoyable était le seul moyen de gouverner les Arabes . Ce système a des partisans de nos jours, ainsi nous ne devons pas être surpris qu’il en eût dans le XIVe siècle . Mais il résulta de cette erreur de logique , que les Oulâd – Moavia , fidèles jusqu’alors , commencèrent à désirer un autre ordre de choses ; et comme il arrive presque toujours que le pouvoir absolu, délégué à des subalternes, les corrompt , les officiers siciliens en usèrent pour satisfaire leur cupidité et une autre passion dont les suites sont souvent plus dangereuses . Les Djerbiotes , tyrannisés dans leurs personnes , leurs biens , et , ce qui est plus sensible , dans leur honneur d’époux et de pères, se révoltèrent enfin et se donnėrent au roi de Tunis , qui , à l’expiration de la trêve , les accepta pour sujets et leur envoya du secours . Il s’empara aussi de Kerkena , et il ne resta plus aux chrétiens que le château de Djerba , dont les Arabes formèrent le siège.
La Sicile expédia quelques troupes , sous le commandement de Raymond de Peralta . Cet officier les introduisit dans la place ; mais , comme on allait débarquer les munitions de guerre et de bouche , survint une flotte combinée de Naples et de Gênes , alors en guerre avec la Sicile . Cette flotte s’empara des transports et mit en fuite les galères de Sicile. Son commandant vendit aux Arabes les armes prises aux Siciliens , et s ‘ éloigna en leur laissant le soin de continuer le siège du château , dont ils finirent par s’emparer. Ceci eut lieu en 1335 . La garnison fut massacrée ou réduite en servitude , et le commandant , Pierre de Zaragoza , inhumainement lapidé avec son fils , tout jeune homme qui paya peut-être , par cette mort tragique , quelques plaisirs prématurés . Ce fut ainsi que prit fin la petite principauté chrétienne de l ‘ ile de Djerba , après cinquante et un ans d’ existence.

Les Djerbiotes ne restèrent pas longtemps soumis au roi de Tunis. Ils reprirent, avec leur indépendance , leurs habitudes de piraterie . En 1355 , le cheikh de cette île devint maître de Tripoli,
Extrait d’Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842.
من سيدى يونس العروسي بن عياد الي خير الدين باشا
(ابريل 1868)
Yunus-Laroussi-Ben-Ayed