Hommage au professeur Farhat Ben Ayed

Farhat Ben Ayed père de l’oncologie en Tunisie et expert carcinologue reconnue dans le monde arabe. Le professeur Farhat Ben Ayed joue un rôle clé dans la construction des services de cancérologies en Tunisie avec un sens du devoir et un don remarquable dans la motivation des autres.

Son parcours.

Si Farhat Ben Ayed a appris deux choses de son enfance – il s’est assimilé de son île natale de Djerba l’art d’être entrepreneur et, de ses parents, le sentiment de donner sans rien attendre en retour. Il entreprit d’étudier la philosophie mais se convertira à la médecine sur les pas de son frère aîné Si Hassouna qui allait devenir le premier Néphrologue tunisien.

Il poursuivra des Etudes de médecine en France à la Faculté de Médecine de Montpellier de 1966 à 1972 obtiendra son diplôme de troisième cycle à Tunis et l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif,en France.

Il occupera le poste de Résident assistant à titre étranger de l’Institut Gustave Roussy de 1977 à 1981.

Le professeur Farhat Ben Ayed choisira de retourner dans son pays natal avec comme mission: aider, et poser les bases de l’oncologie médicale en Tunisie. Dès son retour à Tunis il occupera le poste de Chef de service Oncologie de l’Institut Salah Azaiez de 1982 à 2005.

Ses études en France découlent en réalité de la visite à Tunis d’une équipe de médecin Français au cours de laquelle il rencontra le professeur Jean Louis Amiel, oncologue de premier plan à l’Institut Gustave-Roussy, cette rencontre marquera le début d’une amitié qui durera jusqu’à la mort d’Amiel en 1985. Ce mélange de liens professionnels et d’amitié a permis d’impliquer des collègues d’instituts et d’hôpitaux partout en France – Marseille, Rouen, Lyon, Gustave Institut Roussy, St Cloud. Un simple coup de téléphone la part du professeur Ben Ayed suffisait à convaincre ses homologues de faire le voyage à Tunis. La multidisciplinarité de l’institut de cancer en Tunisie était due en grande partie à ce tissage de lien.

L’association tunisienne de lutte contre le cancer. (ATCC)

Après des années à développer des approches médicales pour le traitement du cancer, Ben Ayed en voyant les patients en détresse décida en 1987, avec des amis et des penseurs, de créer l’Association Tunisienne de Lutte contre le cancer (ATCC), et en 2000, l’Association pour la promotion de la douleur et des soins palliatifs.

Sous sa présidence l’ATCC est devenu une association humanitaire et scientifique avec un mandat de service public, qui promeut également l’enseignement et la prévention. 30% des cancers en Tunisie sont liés à l’environnement et 40% au tabac, en particulier les cancers des poumons, de la gorge et de la vessie. A partir de ce constat Si Farhat fit une campagne de lutte contre le tabac devenant la priorité absolue de l’association.

L’ATCC a contribué à l’achat du premier appareil de mammographie et s’est associé à une entreprise privée pour acheter un deuxième appareil destiné l’hôpital de Gabès.

Le succès de ce type d’opération conduit les autorités à entreprendre des actions concrètes en ouvrant des centres de traitements à Sousse, Sfax.

Parmi les exploits de l’ATCC, on peut citer encore la construction d’un foyer pour les patients en partenariat avec les autorités tunisiennes. Depuis son inauguration en 1993 le foyer a accueilli des milliers de patients démunis leur offrant un pied à terre lors de leur déplacement pour bénéficier des soins à Tunis.

Le Pr. Farhat Ben Ayed avec le président de la république tunisienne Mr. Béji Caid Essebssi.

Aujourd’hui Si Farhat Ben Ayed à l’ambition de réaliser un service de radiothérapie à l’hôpital militaire de Gabes et garantir ainsi les soins au profit des patients cancéreux du sud tunisien. Ce service permettra un accès plus rapide aux soins, donc une meilleure probabilité de guérison, mais également une réduction des difficultés matérielles et de transport pour les patients compte tenu de la proximité de Gabés par rapport au gouvernorats du sud tunisien. Le coût de l’appareil est estimé à 2 millions d’euros soit environ 6,5 millions de dinars.

Depuis trente-cinq ans maintenant le professeur Farhat Ben Ayed à la tête de l’ATCC continu sa lutte contre le mal du siècle, pour accompagner et soutenir les personnes atteintes du cancer en Tunisie en s’attelant à la prévention, l’information, la sensibilisation et la formation.

Par Kais Ben Ayed

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