Le poème de la Borda – قصيدة البردة

Quassidet El Borda (poème du manteau) est unanimement reconnue comme étant la plus fameuse parmi toutes les autres louant le prophète, par l’ensemble des musulmans partout dans le monde. C’est une extraordinaire poème dédié à la glorification du prophète Mohammed صَلَّىٰ اللّٰهُ عَلَيْهِ وَسَلَّم . C’est un poème d’une incomparable richesse mais c’est également un hymne religieux d’une intense densité en émotions. Elle fût, du vivant même de son auteur, considérée comme sacrée, et occupe encore de nos jours une place privilégiée auprès de la communauté musulmane.

Quassidat El Burda a pour auteur l’Imam Sharaf ad-Din Abu Abdullah Muhammad Al Boussairi dont l’origine remonte à la tribu Berbère des Sanhadja du Maroc et d’Algérie .Il est également l’auteur de la Hamazia (un poème de 517 vers).
El Boussairi naquit le premier jour de Choual en 608 (Mars 1212) et mourut dans les années 694-697 de l’hégire (1294-1298). Copiste et grammairien, il était également le disciple du célèbre soufi Abou Al Abbàs Ahmed Al Masri . Il devint par la suite le plus connu des docteurs « traditionniste » de son époque.

Histoire de ce poème.

Malade, Al Boussairi devint paralysé. Il se consacra à l’écriture de ce poème de 25 pages en langue arabe, un poème d’éloge dédié au prophète Mohammed صَلَّىٰ اللّٰهُ عَلَيْهِ وَسَلَّم . Un soir, avant de conclure son œuvre, il reçu dans le rêve la visite du prophète Ce dernier s’approcha de lui et le couvrit de son manteau, El Burda, le manteau, d’où le nom du poème. Ce poème avait été réalisé dans la plus grande discrétion. Après ce rêve et après son réveil, son mal avait disparu.

Nous retrouvons un extrait de ce poème plus précisément trois vers sur l’un des plafonds du palais Ben Ayed de Djerba à Cedghiane achevée en 1775 (plus de détails dans notre précèdent article La merveille du Ksar Ben Ayed), mais également sur le sceaux de Ahmed Bey (1837-1855) .

Plafond Bit Si Younes, palais Ben Ayed à Djerba.
Signature du maître Chaabouni et date d’achèvement 1775.
Sceau de Ahmed Bey ( 1837-1855) .

Au centre on peut y lire : عبده احمد باشا بك – Son serviteur de Dieu Ahmed Pacha Bey 1252 (1836-1837)

Immédiatement autour du centre : احل امته في حرز ملته كالليث حل مع الاشبال في اجم – Il (le prophète Mohamed صَلَّىٰ اللّٰهُ عَلَيْهِ وَسَلَّم ) a honoré son peuple en lui donnant sa religion (L’islam) comme refuge. Ainsi fait le lion, entouré de ses lionceaux, il regagne son repère.

Extérieurement en haut: و لن تري من ولي له غير منتصر له ولا من عدو غير منقصم – Vous ne verrez jamais un de ses fidèles ne lui devant pas sa réussite; Vous ne verrez jamais un de ses ennemis ne lui devant pas son anéantissement.

En bas: و من تكن برسول الله نصرته ان تلقه الاسد في اجامها تجم – Celui qui demande l’assistance du prophète de Dieu ( صَلَّىٰ اللّٰهُ عَلَيْهِ وَسَلَّم ), ferait fuir les lions en foules vers leur repaires.

Dans son livre, Ahmed Ibn Abi Dhiaf, « Présent des hommes de notre temps » (Ithaf Ahl al-zaman bi Akhbar muluk Tunis wa ‘Ahd el-Aman (إتحاف أهل الزمان بأخبار ملوك تونس وعهد الأمان) ) tout un chapitre lui est consacré. On y lit que le Mushir Ahmed Pasha Bey lors de sa visite sur l’île de Djerba aurait passé une nuit dans le somptueux palais Ben Ayed.

Extrait de « Présent des hommes de notre temps » . de Ahmed Ibn Abi Dhiaf.

Peut-être que Ahmed Bey devant la beauté de ce plafond s’en est-il inspirée pour en faire son sceau ? Peut-être aussi que le maitre Chaabouni ou son mandataire le Général Hmida Ben Ayed l’ont vu dans d’autres palais et ils s’en sont inspirés ?

Par Kais Ben Ayed

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