Le chebec Tunisien et la course maritime au XVIII siècle

Le chebec Tunisien

Le Chebec ou chebek, bateau favori des corsaires. C’était ce type bateau que les Ben Ayed notamment armait pour la guerre de course.

Apparut au XVe siècle il est adopté par les pirates algériens et tunisiens dans leurs raids contre les côtes et la flotte chrétienne en Méditerranée.

Initialement utilisé pour le commerce le chebec était propulsé par des voiles et des rames, la voile était utilisées pour la navigation, les rames servaient pour des manœuvres complexes.

A la fin du XVIIe siècle les corsaires d’Afrique du Nord modifièrent la structure du chebec, en supprime les rames et allonge la coque.

Le vaisseau devenait plus manœuvrable et avait un faible tirant d’eau. Les mats aux nombres de trois étaient équipés de voiles triangulaires et inclinés vers l’avant.

Grace à sa vitesse, combinée avec l’artillerie montée au XVII siècle, le chebec devient un bateau de guerre redoutable. Il était équipé habituellement d’environ 20 canons positionnés sur le pont. Au cours des siècles XVIe, XVIIe et XVIIIe , les pirates algériens et tunisiens ont effectué de fréquents raids contre les côtes européennes.

Il convient de rappeler ici que la conjoncture méditerranéenne était favorable au commerce mais aussi, en raison des guerres de la Révolution et de l’Empire en Europe, l’activité corsaire.  Le bey, Yousef Saheb Tabaa, les Ben Ayed, et d’autres dignitaires se lancèrent dans cette entreprise.

Chebek barbaresque.

 Les Ben Ayed

Originaire de Djerba, cette famille, une des plus importantes de la Tunisie de la seconde moitié du XVIII siècle.

Les premier à figurer dans les contrats de caravane est Ali Ben Ayed.

Entre 1763 et 1767, il fait enregistrer 24 contrats de nolis dans la chancellerie du consulat de France. Treize de de ces navires se rendent à Alexandrie dont plusieurs avec des chargements d’huile pris à Djerba. Cinq se rendent à Smyrne, deux à Tripoli et un à Alger.

En outre, trois vont chercher du bois à Tabarka. A partir de novembre 1767, Ali Ben Ayed est qualifié de grand Douanier de Tunis.

Hmida Ben Ayed, son neveu expédie cinq navires de Tunis à Djerba en 1786. Après avoir acquis la ferme des pêcheries en 1792, on le retrouve en 1794 affrétant deux navires pour transporter des pèlerins à Alexandrie. Les Ben Ayed figurent également parmi les plus important armateurs de bâtiments corsaires: 27 entre 1784 et 1788 et 73 entre 1798 et 1805.

L’envoi en 1802 d’un navire à Alexandrie et d’un autre à Malte, chargé de céréales sont les deux derniers témoignages de l’activité de Hmida Ben Ayed. Regeb Ben Ayed, un de ses frères à une activité similaire qui s’arrête toutefois en 1794.

Mohamed Ben Ayed est le dernier armateur corsaire du clan Ben Ayed. La flotte Ben Ayed figurait en deuxième position après celle du Bey de Tunis en terme de nombres de navire avant l’abolition de la course en 1815. Les prises leurs rapportaient gros en biens de toutes sortes et, bien sûr, aussi en esclaves et odalisques.

(source Panzac, Grandchamps)

Par Kais Ben Ayed

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