Baudin : le prélude à l’affaire Ben Ayed.

Comment la France par ses brouilleries et l’art de la manipulation a t’elle précipitée la chute de Mahmoud Ben Ayed ? La France a jouée un double jeu avec Ben Ayed, elle a d’abord commencée à le discréditer auprès d’Ahmed Bey tout en lui proposant sa protection et lui laissant ainsi, peu à peu le champs libre.

Le prélude à cette affaire a été la visite de l’Amiral Baudin en Tunisie, en novembre 1848, à cause d’un navire, le Jemmapes, retenu en rade de la Goulette durant quelques jours que l’amiral Baudin recherchait activement.

Portrait de l’Amiral français Charles Baudin.

Dans la gazette du Midi du 19 novembre 1848, nous pouvons nous faire une idée de la visite de cet amiral français et des manœuvres utilisées à l’époque.

“Les Ben Ayed, père et fils, ont fait la paix. Quand ces gens-là se réconcilient, gare nos intérêts. Nous avons toujours pensé, nous vous l’avons écrit, que ces différends, ces brouilleries étaient valeur entendue. Malgré le peu d’estime que le fils inspire généralement, il nous a toujours répugné à croire à tant de perversité. Sa conduite envers son père ne nous a jamais paru bien sérieuse. Ces gens-là n’ont aucune de nos idées sur l’honneur, la probité, l’amour propre; il ne connaissent que l’argent; aussi, croit-on qu’ils ont agi de concert et n’ont pas craint de s’attaquer sans ménagement, en apparence, pour sauver de la rapacité insatiable du Bey, leur fortune qui est énorme; mais le Bey n’est pas dupe de toutes ses manœuvres, aussi les Ben Ayed peuvent-ils s’attendre à quelque tour de son métier.

On raconte, et nous le donnons comme certain, que lors du séjour de l’amiral Baudin à Tunis, il reçut ainsi que le consul général, de la part du Bey, une invitation à déjeuner à la Mohammadia. Cette invitation fut acceptée; mais en arrivant, le consul déclara au bey que si Ben Ayed fils se mettait à table, l’amiral et lui se retireraient à l’instant. Le coup était rude, et, pour un despote entêté et orgueilleux comme le Bey, la signification devait être violente, la position critique. Il céda cependant et un couvert fut enlevé. un instant après Ben Ayed qui est gros et puissant, se faisait saigner. Depuis cette affaire, l’auréole qui l’entourait s’est considérablement obscurcie; le prestige qui éblouissait les indigènes se dissipent, les murmures, qui n’étaient que comprimés, se font entendre plus distinctement; ses adversaires, ses concurrents reprennent courage; et tout fait présumer qu’à l’aide des mesures que notre consul a prises et qu’il saura bien, Dieu aidant, rendre efficaces et inattaquables, Tunis verra tomber ce colosse de monopoles qui écrase le pays, ruine le commerce et anéantit tous les éléments de prospérité.”

Le Général Mahmoud Ben Ayed.

Voilà les dessous de tables et comment les ennemis du général Ben Ayed préparaient sa chute depuis de nombreuses années avant son exil, on peut dire qu’en finalité il s’en sort fort bien.

Par Kais Ben Ayed.

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